Fall in mode

Bindia : ” Je veux créer le Zara africain”

A la tête des boutiques Bin’Lenoir présentes en Côte d’Ivoire et au Mali, Bindia est une figure incontournable au niveau fast-fashion. Pantalons fluides, kimonos, robes…elle habille la femme avec classe et surtout élégance. Celle qui a commencé son chéminement par la revente d’articles avant de produire ses propres vêtements se dévoile dans les prochaines lignes.

Propos recueillis par Stella Attiogbé

Comment êtes-vous arrivé dans le domaine de la mode ? 

Je dirais d’abord que c’est la passion des jeunes filles pour la mode et les vêtements qui m’a mise sur ce chemin. J’ai réalisé que c’était difficile pour elles d’avoir accès à certains vêtements malgré le fait qu’elles en aient envie, j’ai donc voulu leur faciliter cela. Mais c’est aussi par nécessité et par besoin de travailler moi-même et d’avoir une activité source de revenus.

De la vente à la création de collections, comment a été le chemin ?

Bin Lenoir a commencé par la vente de vêtements, chaussures et d’accessoires. J’ai ensuite décidé de fabriquer des vêtements ici en Côte d’Ivoire. Je m’inspire de modèles de grandes et de petites marques. Mais aussi de ce que j’aime et qui me plaît. 

J’ai décidé de baser la production ici afin de permettre aux clientes d’être à la mode en ayant accès en un temps record aux tenues qui sortent dans les zones occidentales et qui y sont en vogue. Parce qu’avant, il fallait attendre plusieurs semaines avant d’avoir ces tenues ici, alors que maintenant il suffit juste de quelques jours pour que mes clientes soient tendances et dans l’air du temps. 

Justement, comment arrivez-vous à être aussi réactive ? 

On arrive à être réactifs grâce au personnel qui est en nombre assez conséquent, mais aussi grâce à la matière première que nous avons à disposition. C’est du fast-fashion. 

Vous prônez le Made in Africa. Comment cela se traduit au sein de votre entreprise ? 

C’est important pour moi, et je veux qu’en étant africaines, nos tenues soient diversifiées et qu’elles aillent au-delà des tenues faites en pagne. A Bin Lenoir, on conçoit donc des tenues européanisées, mais de façon locale et avec de la main d’œuvre et de la matière première locale.

Vous êtes plutôt discrète sur les réseaux et laissez votre marque se construire d’elle-même. Pourquoi ce choix ?

Je suis une personne assez discrète de nature qui n’aime pas s’exposer. Ce n’est pas ma vie personnelle que je veux mettre en avant, mais c’est plutôt le service que j’arrive à offrir qui est important pour moi. S’habiller correctement, en consommant localement des tenues bien faites, voilà ce que je veux montrer aux gens. C’est ça ma vision. 

Quel est l’apport d’internet et des réseaux sociaux dans votre ascension ? Est-ce que les réseaux sociaux font vendre ?

Les réseaux sociaux ont été vraiment favorable pour mon activité. Je suis une personne très réservée, et 90% de mes clientes me viennent d’internet. ça a vraiment apporté un grand plus et clairement ça fait vendre et ça me permet d’être connue. J’ai aussi de nombreuses clientes au Canada, en France, au Togo, au Mali et un peu partout. Et tout cela n’aurait pas été possible sans cette technologie. 

Quel est pour vous le réseau social incontournable lorsqu’on veut vendre en ligne ? Pourquoi ?

Pour moi tous les réseaux sociaux sont propices à la vente en ligne. Je vends beaucoup sur Facebook, Instagram et Snapchat. 

Quelles sont les qualités qu’il faut pour être entrepreneure, et surtout dans le domaine de la mode ?

Déjà il faut avoir une vision, croire en quelque chose et bien faire cette chose. Il ne s’agit pas de copier ou de faire comme les autres. Il faut avoir quelque chose à offrir et beaucoup de courage. Je veux surtout qu’on retienne la notion de bien faire ce qu’on décide de faire et s’améliorer de jour en jour. 

Vous faites de très belles choses, d’où tirez-vous votre inspiration ?

Je m’inspire du quotidien, mais aussi du besoin de la clientèle.  Par exemple pour ce qui concerne les femmes voilées, je m’inspire de ce désir de suivre leur religion. Je vais donc leur proposer des tenues correctes, sobres mais qui sont en même temps jolies. Le style vestimentaire de chaque catégorie des clientes m’inspire aussi. 

Vous avez ouvert une boutique au Mali. Comment ça se passe ?

Ca se passe vraiment bien, même si on a eu des contraintes du fait de la crise sanitaire. Mais la clientèle malienne est super réactive et tout va pour le mieux.

Quels sont vos projets ?

Je veux créer le Zara africain. Que tous les africains s’habillent bien, tout en consommant africain.

Une phrase qui vous motive au quotidien ? 

Que chacun trouve son soleil et gagne son pain sans enfoncer l’autre. 

Photographe : Philippe Loret Studios

Direction Artistique : Amenan Tanoh

Team Work : Umar Sidibé/ Stella Attiogbé

Stylisme : Bin’Lenoir

Maquillage : Fée Clochette

Coiffure : Lady Kris Hair

Cover Star : Bindia

Bindia : ” Je veux créer le Zara africain” was last modified: décembre 18th, 2020 by Stella Attiogbe
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