Fall in mode

[SPÉCIAL PRÊT-A-PORTER]Donia Diallo : “Il manque peu de choses à l’Afrique pour être au summum de la mode mondiale.”

Jeune créatrice en herbe, Donia Diallo est passionnée de mode. Passion qui lui a été transmise par sa mère, elle-même ancienne créatrice. Force de créativité, Donia souhaite renouveler le style ivoirien et africain. Avec une approche classique mais déstructuré mêlant tissus nobles, Wax et Kita, elle est l’une des jeunes créatrices ivoiriennes à suivre. Nous avons eu l’opportunité de l’interviewer à Paris pour le magazine.  Interview.

1 – Bonjour Donia, comment vas -tu, peux-tu te présenter ?

Salut Jean-Jacques, Je vais très bien merci ! Je suis Diallo Donia, 19ans, Parisienne, étudiante à l’Instituto Marangoni et créatrice de la marque de prêt-à-porter D Taylor.

2 – Pourquoi D Taylor ?

Le D pour Donia, Le T pour Taylor, mon frère aîné. Étant une entreprise familiale, nous avons voulu avoir ce clin d’œil.  Il y’a des collections pour les hommes et les femmes. De plus, à travers ce nom, cela permet aux femmes et aux hommes d’avoir une perception assez différente de la marque.

3 – Pour vous, quelle est la femme D Taylor ?

Pour moi, la femme D.Taylor n’a pas peur de l’avenir. Elle assume sa personnalité, un peu comme Rihanna (Rires). Elle aime énormément et est capable d’être dure quand il le faut. Elle doit s’imposer dans ce monde.

4 – Et l’homme ?

Il doit être respectueux, parce que c’est une vertu se perd  aujourd’hui. Il ne se laisse pas distraire par les futilités de la vie.

5 – Concernant ta marque, où sont produits tes vêtements ?

La totalité de mes vêtements sont imaginés et dessinés à Paris où j’étudie, mais les tenues sont toutes fabriquées, produites en Côte d’Ivoire, chez moi, où j’ai un atelier de couture.

6 – Peut-on considérer alors D Taylor comme du Made In Africa ? Pourquoi Abidjan et non Paris pour la production ? 

Oui, tout à fait. J’ai choisi Abidjan parce que je suis tout d’abord Ivoirienne. Je trouve cela magnifique qu’il y ait des autodidactes qui créent des vêtements en Afrique. Ce sont des valeurs et des enseignements qu’ils ont perçu de leurs familles et qu’ils transmettent particulièrement bien. De plus, voulant créer de l’emploi et apporter quelques chose de nouveau,  en leur inculquant les valeurs de la marque en leur permettant d’y apporter quelque chose d’anticonformiste, me tenait particulièrement à cœur.

7 – As-tu rencontrer des difficultés concernant la production ? 

Toujours. Les tailleurs ont une fabrication assez traditionnelle du vêtement car la plupart ont une conception traditionnelle (Boubou, pagne).  La fabrication de vêtements et le plus que nous venions apportés n’étaient pas souvent en accord avec leurs perceptions de la couture, comme par exemple le découpage du vêtement.

Puis, il y’a la mentalité qui est très compliqué en Afrique. Il peut y avoir des ondes négatives. Il y’a pas beaucoup de gens qui ne se soutiennent pas dans ce secteur.  Certains arrivent à te faire douter grâce à leurs mentalités.

8 – Qu’aimerais-tu améliorer ? 

Effacer la concurrence, montrer un esprit d’entraide. Pas besoin d’éliminer des gens pour réussir. Faudrait que les gens comprennent que l’amour de la mode est universel et qu’il serait plus constructif ne pas faire de coups bas. J’ai remarqué que tout était sous payé, j’aimerais offrir un salaire proportionnel au travail qu’ils font parce que je trouve que les payer au salaire qui est établi ne les aide pas à sortir de la pauvreté. Enfin, améliorer la production, favoriser une production plus efficace.

9 – Où vois-tu D Taylor dans 5 ans ?

Je la vois un peu dans toute l’Afrique, comme une marque qui s’impose,  qui porte des valeurs de prospérité et de succès à L’Afrique. Je la vois aussi à l’international.

10 – As-tu d’autres projets à part D Taylor ?

Je suis une fan de “new faces”, j’aimerais aider nombres de mes amis qui aimeraient se lancer dans le mannequinat à prospérer. Le maquillage aussi est quelque chose qui me passionne. j’aimerais trouver et développer de nouveaux visages, de nouvelles idées qui seraient propres à ma marque. Transformer les stéréotypes des gros traits ou de l’afro en quelque chose de magnifique. Voilà mes futurs projets.

11 – Quelle est la musique de la femme et de l’homme D Taylor ?

La musique de l’homme et de la femme D Taylor est la même puisque je ne différencie pas tant que ça les deux sexes, je dirais toute sorte de musiques car la personne D Taylor est ouverte à l’international, à toutes sortes de sonorités.

12 – Avec quels créateurs africains et mondial aimerais-tu collaborer ? 

J’aimerais collaborer avec Rich Minsi, comme créateur africain et en créateur mondial avec Delpozo.
Rich Minsi est tout à fait moi, comme marque Africaine. C’est exactement ce que je ferais pièce par pièce et Delpozo représente tout simplement  le niveau que j’aimerais atteindre en matière de créativité et d’avant-gardisme si je repousse mes limites.

13 – Une dernière chose à ajouter ?

J’aimerais remercier toute l’équipe de Fall In Mode. Merci de m’avoir contacté et j’espère que ceux liront cet interview sauront que l’Afrique “is new the place to be”, et qu’il n’ y’a pas grand chose à changer pour que l’Afrique et spécialement la Côte d’Ivoire soient au summum de la mode Africaine et mondiale.

Les Tips de la Redac’ : Le magasin D-Taylor est situé en Face du Lycée Technique, à la descente de la Pisam.

 

[SPÉCIAL PRÊT-A-PORTER]Donia Diallo : “Il manque peu de choses à l’Afrique pour être au summum de la mode mondiale.” was last modified: octobre 4th, 2017 by Jean-Jacques Sacre
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