Fall in mode

FATIM SYDNEY : « Accrochez-vous à ce que vous aimez! »

Pour sa couverture #2 , fall in mode s’est intéressé à une femme de pouvoir très active dans le milieu de la mode…une diva.  Lauréate du concours top modèle Afrique en 2004, Fatim Sydney a gravi les échelons au point d’être aujourd’hui une figure incontournable de la mode ivoirienne. Touche-à-tout infatigable, elle nous révèle une autre facette de sa personnalité et c’est à lire dans les lignes qui suivent.

Comment vous sentez-vous au moment de cette interview ?

Je me sens très bien et je suis très honorée d’avoir été choisie pour la couverture de votre webzine.

Pouvez-vous-vous présenter en quelques lignes ?

Je suis Sidimé Fanta, on m’appelle communément Fatim Sydney. Je suis top model et promotrice d’une émission de télé qui se nomme «  la saga des mannequins », conçue dans le but de redorer le blason et d’humaniser les mannequins.

Parlons tout d’abord de votre carrière de mannequin, Quand et comment a-t-elle débuté ?

Je suis rentrée dans le milieu par le biais d’un ami couturier qui s’appelle Momo. Il m’a proposé d’être son mannequin pour présenter ses produits lors d’une présentation. J’avais 17 ans et c’était pendant les vacances scolaires, j’ai toute de suite accepté histoire de me faire des économies, un peu comme un job de vacances. A l’époque, je trouvais que c’était bien payé ,ce qui m’a encouragé à continuer. J’ai rencontré par la suite Louisette Cadic, directrice d’Afrique Agence. Elle m’a très vite adopté et  proposé en plus du mannequinat, d’être son assistante de direction.  En peu de temps et à seulement 18 ans j’ai été promue chef d’agence. Dans la même période, l’agence a décroché un gros contrat,  le projet d’organisation du concours Top modèle Afrique qui regroupait des candidates de 24 pays .J’ai eu la lourde tâche d’organiser le concours Top modèle Côte d’ivoire. C’est de là que tout est parti. En effet,après l’élection du top modèle ivoirien,  les stylistes et acteurs de la mode présents au concours ont exigé que je me présente aussi au concours final. Ils ont signé une pétition pour que la côte d’ivoire ait deux représentantes et je suis passé d’organisatrice à candidate. Par la grâce de Dieu,  j’ai été élue Top modèle Afrique 2004.

Vous participez encore en tant que mannequin à de grands rendez-vous de la mode pour notre plus grand plaisir , pensez-vous arrêter un jour ?

Comme vous pouvez le constater je suis de moins en moins présente sur les T tout simplement parce que je suis maintenant directrice d’une agence. Quand on décide de donner la chance à la nouvelle génération il faut lui faire de la place. Au début je ne voulais pas forcement faire une agence mais plusieurs jeunes sœurs et frères, de jeunes talents m’ont abordé pour me dire qu’ils veulent aussi exercer le métier de mannequin. J’ai fait une étude de marché qui m’a appris que sur les trente mannequins d’un défilé il y a au moins quinze grosses têtes ce qui laisse peu de place aux nouveaux. J’ai commencé par sensibiliser mes amis stylistes qui m’ont répondu qu’ils veulent bien donner la chance aux nouveaux talents, mais ils n’ont pas le niveau. J’ai donc décidé de me concentrer sur la formation des mannequins en devenir et j’ai lancé officiellement mon agence. La vie ne tient qu’à un fil alors il faut arrêter d’être égoïste et assurer la relève si on ne veut pas que sa profession se meurt.

Vous avez fondé récemment le RAM-CI , pouvez-vous nous en dire plus ?

Le RAM-CI est le Réseau des Agences et Mannequins de Côte d’Ivoire, une association. Tout d’abord, il faut savoir que je suis une personne très croyante qui fait tout pour appliquer ce  que le saint coran m’enseigne en aidant le maximum de personnes. J’ai assisté à plusieurs événements mode qui ont fait un flop parce que les agences de mannequinat ivoiriennes ne sont pas solidaires. Aucune agence ne soutenait une autre alors que dans toute activité c’est la collectivité qui fait la force. J’ai donc créé le RAM-CI dans le but de se soutenir, de travailler main dans la main et d’avancer ensemble pour le bien des tous les mannequins.

L’image du métier de mannequin est assez négative en côte d’ivoire, d’après vous à quoi cela est dû et comment doit-on y remédier ?

Il faut savoir qu’un métier n’est jamais mauvais, ce sont qui l’exercent qui  le rendent mauvais. De plus, Les mannequins étant des personnages publics, on les condamne pour des erreurs qu’on pardonnerait  à Madame « tout le monde » d’où cette mauvaise image. Il y a plein de préjugés pour des raisons de culture. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai crée l’émission la saga des mannequins pour éduquer les populations, faire comprendre que les mannequins sont comme tout le monde , ils ont aussi des  valeurs,  des principes , une vie privée, etc.

Récapitulons: Vous êtes top modèle,  DG de l’agence Sydney Conceptuel, présidente fondatrice du RAM-CI , animatrice Télé
et productrice de l’émission “LA SAGA DES MANNEQUINS” , promotrice du Gala Annuel des Mannequins de Côte d’ivoire, et styliste , comment arrivez vous à exercer toutes ses activités à la fois ?

Je me suis entourée de professionnels pour y arriver. J’ai un assistant hors pair qui est comme un frère pour moi aujourd’hui, M. Akesse. En amont,  j’ai aussi des consultants qui m’apportent leur expertise et des critiques constructives, des aînés qui m’assistent et me conseillent.

Quels sont vos projets à courts et longs termes ?

A court terme, je fais un recrutement pour le lancement d’une télé réalité dédiée aux mannequins. A long terme, j’ai des projets de spectacles avec les membres du RAM–CI, la création de plusieurs activités pour permettre aux mannequins d’avoir une meilleure visibilité et la rémunération qui va avec.

 Quel est le conseil que vous pouvez donner aux femmes qui se battent comme vous ?

Le conseil que je peux donner aux femmes d’aujourd’hui est : accrochez vous à ce que vous aimez parce que la vie est un cadeau. On fait des études pour avoir un “background” et une culture générale, mais il faut au final faire le métier qu’on aime tant que c’est un métier digne. Et si ce métier ne nourrit pas son homme, faites en sorte d’être précurseur et impacter votre génération.

Un dernier mot ?

Mon dernier mot est à l’endroit de vous, de fall in mode. Vous êtes jeunes, vous êtes à la tête d’un projet qui existe ailleurs mais qui est tout nouveau en côte d’ivoire. ça ne sera pas facile évidemment, les débuts sont toujours difficiles et j’en sais quelque chose parce que j’ai présenté des projets qui pour certains étaient voués à l’échec, mais je n’ai rien lâché parce que je voulais imposer ma vision et aujourd’hui “hamdoullah” la mayonnaise commence à prendre. Il faut donc vous endurcir, avoir le courage, la foi et vous y arriverez. Merci

 

Photographe : François Bienaimé 

Direction artistique : Fanta K.

 Assistante : Amenan Tanoh 

 

 

Fanta K.

FATIM SYDNEY : « Accrochez-vous à ce que vous aimez! » was last modified: mars 18th, 2015 by Fanta Styck
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