Fall in mode

Fée Clochette : ” Je n’ai pas droit à l’erreur.”

Diplômée d’ingénierie financière, notre maquilleuse au doigtée magique sans faux jeu de mots est l’une des make-up artist professionnelles ivoiriennes les plus populaires sur les réseaux sociaux. Chroniqueuse télé, celle qui est arrivée à la beauté par passion a su tirer son épingle du jeu et s’ériger au rang des personnalités incontournables du monde de l’esthétique. C’était pour nous une évidence de l’avoir en couverture de cette édition festive. Terminons en beauté avec cette Fée qui capable de donner vie à vos envies : Fée Clochette.

Propos recueillis par Stella Attiogbé

Quel est votre parcours ?

J’ai eu un parcours scolaire assez standard. Parcours qui a été sanctionné par un diplôme d’ingénierie financière, il y’a un peu plus de 10 ans. Et par la suite, j’ai enchaîné différents boulots.

Comment en êtes-vous arrivé au make-up ? Quel a été le déclencheur ou le déclic ? 

Je n’arrivais tout simplement pas à trouver un réel épanouissement avec tous les boulots que je faisais. Je me suis alors dit pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en faisant quelque chose qui me plaisait vraiment, dans lequel je m’épanouirais tout en étant financièrement indépendante. 

Il n’y a pas vraiment eu de déclic, à part l’envie de m’épanouir. Je me suis naturellement tournée vers ce que j’aimais faire depuis toute petite, c’est-à-dire le bien-être, la coiffure et bien sûr le maquillage. Et par la prière, j’ai su exactement que c’est ce que je devais faire.

Comment vous êtes-vous formée ? 

Je me suis formée de façon autodidacte. Je n’y suis pas allée de main morte. J’ai fait beaucoup de recherches et j’ai suivi des pages de ceux ou celles qui pour moi maquillaient comme il le fallait. J’ai commencé par copier et reproduire les looks et ensuite j’ai trouvé mon style. J’aspire bien sûr à suivre une formation professionnelle sanctionnée d’un diplôme afin de faire valoir mon savoir, mais pour moi ce n’est pas le plus important pour le moment. Le plus important étant de continuer à bien faire mon travail. 

Racontez-nous le moment le plus beau ou touchant de votre carrière ? 

Il y a eu des moments, plusieurs moments touchants. 

Je peux citer l’accueil des clientes, spécialement des mariées. Certaines personnes me reçoivent avec tellement d’entrain et de joie qu’avant même de commencer la prestation, il y a des échanges de larmes. 

Le summum a été de voir ma toute jeune carrière être reconnue et récompensée par cette sélection parmi plusieurs autres du domaine pour faire la mise en beauté des miss pendant le concours Miss CI.

Je pense qu’on va rester sur les notes positives. Il y a eu des moments négatifs qui sont aussi touchants, mais n’en parlons pas. Rires.

Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien pour produire de si belles choses ? 

La paix. Lorsque je maquille je suis beaucoup moins bavarde. Je m’excuse même auprès des clientes afin qu’elle ne soit pas surprise par mon silence. En effet, l’environnement de paix procure toujours ce volet apaisant et ce quoi qu’on fasse, en tant qu’artiste. 

En second plan, il y a la personnalité de la personne que je vais maquiller. En fonction de ce que je capte comme énergie émanant de la personne, j’arrive à faire ce qu’il faut pour lui faire plaisir.

Comment arrivez-vous à vous démarquer avec tous ces artistes make-up qui maquillent aujourd’hui ? Quel est votre plus ?

Pour moi c’est d’abord la prière. Je pense qu’on devrait apprendre à demander l’aval du Seigneur, avant toute chose, peu importe ce à quoi on touche. Parce que c’est Dieu qui nous donne les talents et dons, c’est donc Lui qui peut nous dire comment les utiliser au mieux. Je prie aussi pour que le résultat final plaise à la cliente, mais qu’il soit aussi agréable à tous ceux qui verront cette personne que j’aurais maquillée.

Ensuite je mets beaucoup de sérieux dans ce que je fais, je m’applique. Je me dis que je n’ai pas droit à l’erreur. C’est une personne qui me fait confiance avec son visage, je ne dois donc pas être paresseuse, ni prendre certains aspects à la légère. J’ai juste à écouter ce que la personne désire et à mettre en avant les atouts de son visage, et à faire ressortir sa beauté, la sublimer mais sans la transformer. Voilà, nous ne sommes plus à l’ère de la transformation. On reste donc dans le côté subliminal du maquillage, c’est-à-dire faire du simple quelque chose de plus beau.

C’est l’assemblage de toutes ces choses qui me permettent de me démarquer. Et tant mieux. Rires.

Un conseil à donner à ceux ou celles qui veulent débuter dans cette carrière et atteindre votre niveau ? 

Il faut être patient. Être patient envers soi-même et se permettre de faire des erreurs. C’est avec cette marge d’erreur qu’on arrive à apprendre justement afin d’être meilleur. 

Ensuite il faut beaucoup de courage. Déjà, se tenir debout pour maquiller pendant des heures n’est pas évident. Cela demande beaucoup d’effort. Il faut aussi se lever très tôt, aller dans des endroits inconnus, rencontrer des personnes tout aussi inconnues. Alors c’est seulement le courage qui nous conduit à faire tout ça. Il faut donc être armé de beaucoup de courage et remettre tout entre les mains du Seigneur.

Quel rôle a joué le digital dans votre succès ? 

Le digital a joué un très grand rôle au sein de ma carrière. Nous sommes en plein à l’ère du digital et il est plus que crucial de savoir le manier afin de pouvoir tirer son épingle du jeu. Il faut pouvoir établir sa stratégie digitale lorsqu’on utilise les réseaux sociaux pour se mettre en avant. Il ne s’agit pas juste de poster ce qu’on sait faire, mais il faut savoir s’exprimer, se mettre à la place des autres et pouvoir transmettre les émotions qu’il faut. C’est comme ça qu’on arrive réellement à communiquer avec sa cible, c’est une part de soi qu’on donne et c’est ainsi qu’on arrive à se démarquer des autres.

Je dis absolument oui. Les choses auraient été carrément différentes. Déjà c’est grâce au digital que je me suis faite connaître, et c’est encore avec le digital que j’arrive à pérenniser la clientèle à travers toutes les actions que j’arrive à poser. C’est grâce au digital que j’ai été retenue pour Miss CI, que j’ai été casté pour être chroniqueuse et que j’arrive à tisser divers partenariats. C’est aussi grâce au digital que je suis reconnue partout où je vais et que j’arrive à passer devant les autres dans les files d’attente. Rires.

Le digital nous permet de toucher des horizons qu’on ne pensait même pas pouvoir toucher. Il permet aux petits artistes comme nous d’avoir une plus grande portée.

Quel est le réseau social incontournable pour vous et votre activité ? Pourquoi ?

Au départ je pensais que c’était Facebook. Mais après avoir compris les rouages d’Instagram, je ne dirais pas qu’il est incontournable mais je dirais plutôt qu’il est très important et qu’il ne faut pas le négliger. 

On pense que c’est difficile et plat, mais Instagram est une plateforme avec plusieurs personnes qui réfléchissent différemment. Il a un sérieux qui ne se dit pas, mais qu’on remarque. Aujourd’hui j’investis beaucoup plus de temps et d’efforts sur Instagram. Parmi les maquilleuses, j’ai même celle qui a le plus grand nombre d’abonnés. Et j’y côtoie des personnes différentes. C’est juste trop bien . Rires

Du make-up à la télé, comment s’est faite la transition ?

A vrai dire, je ne sais pas comment c’est arrivé. Je sais juste que j’ai reçu un appel où on me demandait si j’étais intéressée par une participation à une émission télévisée qui est en train d’être mise en place, un talk show 100% féminin. Alors j’ai trouvé ça super vu que j’aime beaucoup parler. Rires. 

J’ai été retenue et j’ai fait les premiers essais caméras. Mais je pense que ma personnalité à l’antenne a plu et j’ai su me faire ma place comme toutes les autres chroniqueuses. Alors depuis Novembre je suis dans cette aventure. Alors je n’ai pas du tout abandonné le maquillage et on dira que la télé est juste une autre corde à mon arc. 

Je m’y épanouis beaucoup et j’espère donner du courage aux autres et leur montrer qu’on n’est pas obligé de rester dans un moule. En faisant avec sérieux le travail qu’on a et en misant sur sa communication et le digital, on peut réussir dans plusieurs domaines, et attirer à soi plusieurs opportunités. 

Quels sont vos projets à long terme ?

Au départ je voulais créer une marque de make-up Fée Clochette. C’est un bel aboutissement pour une maquilleuse. Mais après je me suis dit non. Et au lieu de faire comme tout le monde, j’ai pensé à faire quelque chose de différent. Et cette chose différente, je ne pourrais pas la dire vu que tout le monde lit, et les gens vont y penser. Rires. ça sera donc une surprise. Et j’espère être la première à le faire.

Quelles sont vos passions en dehors de votre métier ? 

C’est le rire et la paix, non je rigole. Mais plus sérieusement, mon autre passion c’est ma famille et mes enfants. Je suis d’ailleurs en pause, et je profite pleinement de cette pause pour être proche de ma famille.

Un dernier mot pour la fin, est ce que vous avez une phrase qui vous motive au quotidien ? 

C’est la conviction qu’on met dans une chose qui lui donne son pouvoir. 

Merci.

Photographe : Philippe Loret Studios

Direction Artistique : Amenan Tanoh

Team Work : Umar Sidibé/ Stella Attiogbé

Stylisme : Bin’Lenoir

Maquillage : Fée Clochette

Coiffure : Lady Kris Hair

Cover Star : Fée Clochette

Fée Clochette : ” Je n’ai pas droit à l’erreur.” was last modified: décembre 18th, 2020 by Stella Attiogbe
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