« Cinq créateurs unissent leur talent pour dévoiler l’allure d’Abidjan, souligner le caractère singulier de son atmosphère et évoquer l’élégance des individus qui composent son paysage architectural si remarquable. La traduction d’une nostalgie partagée vers une proposition excitante pour l’avenir ».
Ces mots s’inscrivaient sur le carton, griffé au dos de motifs Vlisco, qui invitait à la soirée que donnait la marque à la galerie Fakhoury, en plein cœur du Cocody des arts. Un événement qui vient conforter la stratégie créative, sur laquelle mise la marque de pagne depuis un an. En 2017, Vlisco a lancé un nouveau concept, Vlisco&Co. Un réseau panafricain de jeunes talents créatifs qui se rassemblent pour débattre de la culture africaine actuelle et exprimer leurs propres interprétations à travers les tissus imprimés. Un regard tourné vers la nouvelle scène créative africaine, qui pour Vlisco, représente un formidable vivrier de talents, capable de raconter l’Afrique d’aujourd’hui, avec son mélange de tradition et de modernisme. Une véritable opération marketing, pour connecter le pagne, un produit qui passe souvent pour obsolète, à une classe moyenne, jeune, consommatrice, qui désire sans cesse exprimer son identité en l’adaptant à son époque. Vlisco a compris la nécessité de surfer sur un engouement quelque peu récent pour l’art, afin d’attirer cette nouvelle clientèle, dont les codes peinent encore a être compris par la plupart des marques sur le continent.
Il y a quelques mois, la marque sortait le clip officiel de sa nouvelle campagne. On y voyait des femmes, de différents profils, célébrées à travers une scénographie, clairement inspiré des amazones du Bénin. Le clip y a d’ailleurs été tourné. Parmi ces dames qui avancent, musique électro-tribale en fonds sonore, avec une démarche de guerrière, apparaissait la blogueuse béninoise Farida, l’une des plus influentes sur le continent.
A travers ce choix, se dessine clairement, une volonté de la part de Vlisco de s’attacher les faveurs de cette génération de jeunes africains, pour qui ces blogueuses sont devenues de véritables prescriptrices de tendances. Cette figure moderne de la blogueuse, associée au modèle traditionnelle et iconique de l’amazone, donne un résultat dans lequel se retrouve cette clientèle que cible la marque. Le pagne, tissu qu’a porté nos femmes depuis plusieurs générations, s’insère ainsi dans notre univers contemporain avec créativité.
Au-delà des visages officiels, dans les coulisses de Vlisco, se faufilent des nouveaux noms de la créativité africaine. Les photographes, le nigérian Daniel Obasi, ou l’ivoirien Dadi, véritables chouchous de la scène créative africaine, ont réalisé des films pour la marque.
Les DJ ivoiriens Asna et Black Charles, ont rythmé de leurs notes l’événement d’Abidjan.
Coté mode, les vêtements présentés sont des créations de Rebecca Zoro de Yhebe Design, et Kader Diaby d’Olloh Concept. Sur les murs de la galerie Fakhoury, trônaient les illustrations de Ngadi Smart… Vlisco, a choisi ainsi de s’entourer de certains des cerveaux du renouveau créatif africain, afin de marquer encore plus cette nouvelle identité. Pour une marque centenaire, ce revirement s’imposait. In fine, une ambition : être présente sur les 100 prochaines années en conquérant une jeune clientèle africaine plus que jamais à l’écoute de son identité culturelle.