L’histoire de la mode ivoirienne s’est faite au fil du temps avec une forte influence et présence de la friperie. Selon Wikipédia, on définit la friperie comme un commerce de détail qui vend des vêtements d’occasion et par extension des objets ayant déjà servi. Au fil des années, la friperie s’est progressivement transformée en une véritable industrie génératrice d’emplois informels et de revenus. Son poids économique est considérable et permets d’asseoir l’industrie du vêtement comme partie contente de l’économie ivoirienne. Abidjan dispose d’une pluralité de quartiers et endroits où trouver facilement ce type de vêtements dont le public est assez divers et varié a la recherche de vêtements pas chers et d’une certaine qualité. Tour d’horizon de la fripe made in Abidjan.
Après l’accession a l’indépendance, la Cote d’Ivoire a connu un boom financier considérable. Les ivoiriens avaient des comportements d’achats en fonction de leurs finances. Pour ceux de la classe moyenne, la friperie était l’option la plus judicieuse. C’étaient des vêtements, de seconde main, venus des pays limitrophes et vendus par les étrangers venus vivre le rêve ivoirien. Ces vêtements étaient d’une qualité pouvant aller assez loin dans le temps et pas chers. Ils pouvaient aller jusqu’ à 100 FCFA le T-shirt ou le pantalon. La friperie s’est alors fait la réputation de vêtements auxquels on peut recourir lorsqu’on a un budget shopping assez limité.
Au départ, Treichville, commune situé au sud d’Abidjan, s’est installé comme le principal point de commerce de la capitale. Les commerçants, des étrangers pour la plupart habitaient la commune et installaient donc leurs commerces à proximité. Les premiers points de vente de friperie se sont donc installés à Treichville autour des années 60. Avec l’urbanisation et l’agrandissement d’Abidjan, les commerces se sont étendus aux autres communes. Yopougon, Adjamé, et même Cocody la si élégante, se sont vu pris d’assaut par les vendeurs de friperie désireux d’être toujours au plus près de la clientèle. Aujourd’hui, à Abidjan, chaque commune a son « Kouté », c’est-à-dire son espace de friperie et les étalages ne cessent de pousser comme des champignons le long des grandes artères de la capitale. Le constat est que les articles vendus en friperie communément appelés « yougou yougou », « adokaflè », « yougos » ou encore » « dokes » attirent toutes les franges de la populations. Conséquence de la crise économique ou effet de mode ? Si la commune de Yopougon était autrefois réputée comme la capitale de la friperie avec son célèbre marché de Kouté, la gloire de Yop City est maintenant un lointain souvenir. A Adjame, Koumassi, Cocody ou Marcory, il ne se passe pas une seule journée sans que des dizaines de balles soient cassées, signe que le business de la fripe a le vent en poupe actuellement sur les terres d’Abidjan.
Chaque ouverture de balle, laisse lieu à un impressionnant ballet d’hommes et de femmes, de vieillards et de jeunes toutes positions sociales confondus. Tous animés par le désir d’avoir la primeur sur les vêtements les plus beaux. Les raisons d’un tel intérêt pour la fripe sont diverses. Bien entendu, les prix des articles vendus sont relativement plus bas que ceux vendus en magasins. Mais, selon certains témoignages, les vêtements proposés par les vendeurs de fripe sont d’une qualité supérieure à celle des vêtements vendus dans des magasins huppés ou ils sont pourtant neufs. Pour les abidjanais, le raisonnement est simple : « pourquoi payer plus cher dans les magasins de grande surface ce qu’on peut avoir dans Yougou yougou pour pas cher ? » De plus, sur les marchés de « brode », les clients ont la possibilité de marchander à volonté. Cette ambiance conviviale purement ivoirienne qu’on y trouve attire des visages de divers horizons. Aussi, la pluralité des pièces qu’on peut trouver en friperie est une raison de cette forte affluence. A Abidjan, la fripe ne se résume pas aux vêtements mais également aux sacs, lunettes, chapeaux, chaussures… Au-delà de ce constat général, un phénomène tendance au pays de S-Kelly gagne les populations en particulier les jeunes. De Cocody à Marcory (quartiers chics de la capitale), les jeunes préfèrent de plus en plus les vêtements et accessoires en friperie. Difficile de comprendre que ces jeunes de familles aisés optent pour un shopping sensé être réservés au moins nantis en quittant les vitrines feutrés des 2 plateaux, du Plateau ou de Cocody centre pour se retrouver a lutter du Yougou Yougou avec les jeunes de quartiers populaires. Galère ? Pas du tout. La mode a ses caprices que la raison humaine ne peut expliquer. S’habiller en fripe, c’est désormais tendance sur les bords de la lagune Ebrié.
C’est notre nouvelle manière de nous exprimer. Je préfère la diversité que m’offrent certaines pièces que je trouve dans les friperies. Ces allures vintage qu’on ne trouve nulle part ailleurs sont très tendance en ce moment
nous avoue Arielle, adepte de la friperie.
Toujours est-il que la recrudescence des adeptes de la friperie permets l’éclosion de plusieurs business de jeunes ici et la permettant ainsi pour ceux-ci d’avoir une activité rémunératrice pour leurs besoins quotidiens.